Mes chers yogis , yoginis
On en a parlé en cours à travers les postures et les pranayamas de nettoyage, de détox ..
Voici , plus détaillé , le processus :
Le processus de la maladie selon l’Ayurvéda ( Par Christine Blin Chandrika)
Selon l’Ayurvéda, être en bonne santé, c’est :
– Les doshas (vata, pitta, kapha), les dhatus ou tissus corporels, Agni ou feu digestif sont équilibrés
– Les éliminations se font correctement (urines, selles, sueur)
– Les sens (vue, ouie, odorat, goût, toucher) fonctionnent bien
– Le mental est calme
– L’esprit et le corps sont en harmonie
– L’affectif est joyeux
– L’âme est en état d’évolution
Si un de ces facteurs est déséquilibré, la maladie arrive. La maladie manifeste le déséquilibre.
Selon l’Ayurvéda , la maladie est désordre.
La maladie vient du physique mais aussi du spirituel, de l’émotionnel, de l’état psychologique. La maladie se manifeste dans un organe affaibli. Elle peut être classée selon les doshas d’après leurs causes et symptômes. Déterminer la constitution ayurvédique permet de connaître de quelles maladies l’on peut souffrir. Ainsi, une personne de constitution vata aura tendance à la nervosité, aux gaz, aux douleurs ; une personne de constitution pitta aura tendance aux troubles du foie, à l’hyperacidité, aux inflammations ; une personne de constitution kapha aura tendance à la congestion, aux troubles du système respiratoire (rhume, bronchite, asthme, angine), à l’obésité, à la rétention d’eau.
Si les doshas sont déséquilibrés, la maladie s’installe peu à peu, créant des toxines (ama) dans les endroits affaiblis du corps.
Ama est une accumulation de toxines, d’aliments non digérés qui entraîne la maladie, affaiblit le système immunitaire, déséquilibre le métabolisme et entraîne une dégénérescence du corps.
Ama pénètre dans le sang, le système circulatoire, s’accumule dans les sites faibles du corps, encrasse et affaiblit créant des maladies.
Il est alors nécessaire de détruire Ama par l’emploi d’épices, le jeûne et la détoxication ayurvédique du corps (panchakarma). Détruire Ama signifie stimuler Agni.
Agni, c’est le feu digestif ou la capacité à digérer ; il est capital pour la santé. Il gouverne le métabolisme, le fonctionnement du système digestif et de ses organes. Il digère les aliments mais aussi les sentiments et émotions.
Si Agni est fort, le système immunitaire aussi, il n’y a pas de maladie.
Si Agni est en excès, la digestion est brûlante, le système immunitaire est affaibli.
Si Agni est faible, la digestion est lente, le système immunitaire est perturbé, le métabolisme est affecté, des toxines se créent, la maladie se déclenche.
L’origine de la maladie peut trouver sa source dans le corps mais aussi dans l’esprit ; ainsi, une émotion réprimée peut déclencher la maladie.
Les causes d’un mauvais fonctionnement d’Agni sont : le déséquilibre des doshas (vata, pitta, kapha), l’excès de nourriture ou de boissons, l’excès de jeûne, les grignotages entre les repas, les émotions réprimées, les mauvaises associations alimentaires, les repas pris à n’importe quelle heure, l’excès d’aliments lourds et froids, l’emploi excessif de laxatifs pour aller à la selle. Les aliments blancs dépourvus de prana (sucre, farine), la consommation de laitages et fromages, les aliments lourds-gras et froids comme les laitages contribuent à former Ama.
Eviter de créer Ama est évidemment le meilleur moyen d’éloigner la maladie.
Quelques conseils simples pour ne pas créer d’Ama :
Suivez une alimentation en accord avec votre constitution.
Buvez de l’eau chaude au réveil et tout au long de la journée.
Evitez les mauvaises associations alimentaires :
fruits avec tout ;
lait + café, yaourts, œufs, fruits, viande, poisson, pain ;
miel + liquide chaud ;
miel + ghee en quantité égale ;
yaourts + fruits, fromages, œufs, viande, poisson, pommes de terre ;
œufs + yaourts, fromages, fruits, viande, poisson, haricots secs ;
haricots secs + fruits, fromages, yaourts, viande, poisson ;
fromages + fruits, yaourts, œufs, boissons chaudes ;
les restes d’un repas mélangés à de la nourriture fraîche…
Ne grignotez pas entre les repas et respectez un intervalle minimum de 3 heures entre deux repas.
Concentrez-vous sur ce que vous mangez. Pendant le repas, ne lisez pas, n’écoutez pas la radio, ne regardez pas la télévision, ne bavardez pas.
Eliminez de votre nourriture les conserves, les produits industriels, les surgelés, les aliments raffinés.
Ne consommez pas de sucreries en fin de repas.
Mangez les fruits entre les repas.
Ne faîtes pas de sieste après un repas mais plutôt une promenade dans la nature.
La durée de votre repas ne doit pas excéder 20 à 30 minutes sinon des jus nocifs pour l’organisme se créent.
Consommez du ghee et des épices dans votre nourriture.
Ama est la racine de toute maladie. Mais, comment la maladie se développe t-elle ?
L’Ayurvéda décrit le processus de la maladie selon six étapes :
1. L’accumulation (sancaya)
Les doshas augmentent dans leur siège ou site respectif (gros intestin pour vata, intestin grêle pour pitta, poumons-estomac pour kapha). Une hygiène de vie et une alimentation non adaptés à sa constitution, des émotions réprimées, amènent peu à peu à l’accumulation.
Vata s’accumulera dans le colon en se manifestant en premier par des gaz et les symptômes suivants : constipation, insomnie, fatigue, douleurs au dos, peur, anxiété.
Pitta s’accumulera dans l’intestin grêle en souffrant de bouffés de chaleur, de fièvre, de sensations de brûlures, d’hyperacidité mais aussi de colère, d’esprit critique et ergoteur.
Kapha s’accumulera dans la poitrine et l’estomac provoquant : rétention d’eau, lourdeur, congestion, indigestion, léthargie et possessivité.
2. L’aggravation. (prakopa)
Les doshas continuent d’augmenter dans leurs sites respectifs avec des symptômes intensifiés.
Vata souffrira de sévère constipation, de gaz importants, de froideur aux mains et aux pieds, de sécheresse du corps, de douleurs lombaires, de vertiges
Pitta souffrira de critique exacerbée, de soif intense, d’hyper acidité, de brûlures d’estomac.
Kapha aura des nausées, des indigestions, des vomissements, d’un sommeil très lourd et excessif, d’oedèmes, de perte d’appétit.
3. Le débordement (prasara)
Les doshas quittent leurs sites respectifs et, se dispersent à d’autres endroits du corps, hors de l’appareil digestif. Les symptômes de la maladie sont aggravés.
Vata aura des symptômes tel que des maux de tête, des articulations douloureuses, de la sécheresse cutanée, des douleurs abdominales, de la constipation aggravée, de la fatigue générale, des convulsions.
Pitta aura des fièvres élevées, des vomissements de bile, des inflammations, de la diarrhée, de la conjonctivite, des maux de tête, des sensations de brûlure en urinant ou en allant à la selle.
Kapha aura de l’asthme, de la toux des inflammations des ganglions, des articulations enflées, des oedèmes, des mucosités, des vomissements.
4. La réimplantation (shtana, samsraya)
Le dosha aggravé fusionne avec un tissu faible du corps et produisent des toxines. Il est encore possible de traiter facilement la maladie à ce stade.
Vata fusionne avec les os.
Pitta fusionne avec le sang
Kapha fusionne avec le système lymphatique.
5. La manifestation (vyakti)
La maladie s’accrôit, les symptômes s’intensifient, la maladie peut être définie (exemple : l’arthrite) et est avancée. Le traitement devient difficile.
6. La différenciation (bheda)
La maladie se répand avec possibilité d’apparition d’une nouvelle maladie. Les maladies peuvent être identifiées grâce aux qualités des doshas. Par exemple, vata qui est léger, froid, sec, mobile, clair, subtil, dispersé aura de l’arthrite avec douleurs intenses et souffrira de froid, de raideur, de sécheresse et constipation.
Christine Blin – Chandrika
Spécialiste de l’Ayurvéda – Ecrivaine
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