Un conte inspirant : Les 3 Portes de la sagesse 🙏😊🌙

Mes trĂšs chers Yogis , Yoginis ,
Cette fois ci , j’avais envie de vous partager ce conte de Charles Brulhart …pour cheminer vers Soi et …tenter de tendre vers la sagesse ,  ( je l’avais mis en prĂ©ambule de mon mĂ©moire ).

LES 3 PORTES DE LA SAGESSE 

Un Roi avait pour fils unique un jeune Prince, courageux, habile et intelligent. Pour parfaire son apprentissage de la Vie, il l‘envoya auprùs d’un vieux sage.
. Eclaire moi sur le chemin de la vie, demanda le Prince
. Mes paroles s’évanouiront comme les traces de tes pas dans le sable, rĂ©pondit le Sage. Cependant, je veux bien te donner quelques indications. Sur ta route tu trouveras trois portes. Lis les prĂ©ceptes inscrits sur chacune d’elles. Un besoin irrĂ©sistible te poussera Ă  les suivre. Ne cherche pas Ă  t’en dĂ©tourner, car tu serais condamnĂ© Ă  revivre sans cesse ce que tu aurais fui. Je ne puis t’en dire plus. Tu dois Ă©prouver tout cela dans ton cƓur et dans ta chair. Va, maintenant. Suis cette route, droit devant toi.
Le vieux sage disparut et le Prince s’engagea sur le Chemin de la Vie. Il se trouva bientît face à une grande porte sur laquelle on pouvait lire :

 » Change le Monde « 

C’était bien lĂ  mon intention, pensa le Prince, car si certaines choses me plaisent dans ce monde, d’autres ne me conviennent pas.
Et il entama son premier combat. Son idĂ©al, sa fougue et sa vigueur le poussĂšrent Ă  se confronter au monde, Ă  entreprendre, Ă  conquĂ©rir, Ă  modeler la rĂ©alitĂ© selon son dĂ©sir. Il y trouva le plaisir et l ‘ivresse du conquĂ©rant, mais pas l’apaisement du cƓur. Il rĂ©ussit Ă  changer certaines choses, mais beaucoup d’autres lui rĂ©sistĂšrent.
Bien des annĂ©es passĂšrent. Un jour il rencontra le Vieux Sage qui lui demanda : . Qu’as tu appris sur le chemin ?
. J’ai appris, rĂ©pondit le Prince Ă  discerner ce qui est en mon pouvoir et ce qui m’échappe, ce qui dĂ©pend de moi et ce qui n’en dĂ©pend pas.
ïżŒ. C’est bien dit le vieil homme, utilise tes forces pour agir sur ce qui est en ton pouvoir. Oublie ce qui Ă©chappe Ă  ton emprise.
Et il disparut.
Peu aprĂšs, le Prince se trouva face Ă  une seconde porte. On pouvait y lire :

 » Change les Autres « 

C’était bien lĂ  mon intention pensa t’il. Les autres sont source de plaisir, de joie et de satisfaction mais aussi de douleur, d’amertume et de frustration. Et il s’insurgea contre tout ce qui pouvait le dĂ©ranger ou lui dĂ©plaire chez ses semblables. Il chercha Ă  inflĂ©chir leur caractĂšre et Ă  extirper leurs dĂ©fauts. Ce fut lĂ  son deuxiĂšme combat.
Bien des années passÚrent.
Un jour, alors qu’il mĂ©ditait sur l’inutilitĂ© de ses tentatives de vouloir changer les autres, il croisa le vieux sage qui lui demanda :
. Qu’as tu appris sur le chemin ?
. J’ai appris, rĂ©pondit le Prince, que les autres ne sont pas la cause ou la source de mes joies et de mes peines, de mes satisfactions et de mes dĂ©boires. Ils n’en sont que le rĂ©vĂ©lateur ou l’occasion. C’est en moi que prennent racine toutes ces choses.
. Tu as raison dit le Sage. Par ce qu’ils rĂ©veillent en toi, les autres te rĂ©vĂšlent Ă  toi-mĂȘme. Sois reconnaissant envers ceux qui font vibrer en toi joie et plaisir. Mais sois le aussi envers ceux qui font naĂźtre en toi souffrance ou frustration, car Ă  travers eux la vie t’enseigne ce qui te reste Ă  apprendre et le chemin que tu dois encore parcourir.
Et le vieil homme disparut. Peu aprĂšs le Prince arriva devant une porte oĂč figuraient ces mots :

 » Change toi toi – mĂȘme « 

Si je suis moi-mĂȘme la cause de mes problĂšmes, c’est bien ce qui me reste Ă  faire se dit-il. Et il entama son troisiĂšme combat. Il chercha Ă  inflĂ©chir son caractĂšre, Ă  combattre ses imperfections, Ă  supprimer ses dĂ©fauts, Ă  changer tout ce qui ne lui plaisait pas en lui, tout ce qui ne correspondait pas Ă  son idĂ©al.
AprĂšs bien des annĂ©es de ce combat oĂč il connut quelque succĂšs mais aussi des Ă©checs et des rĂ©sistances, le Prince rencontra le Sage qui lui demanda :
. Qu’as tu appris sur le chemin ?
. J’ai appris, rĂ©pondit le Prince, qu’il y a en nous des choses qu’on peut amĂ©liorer, d’autres qui nous rĂ©sistent et qu’on n’arrive pas Ă  briser.
. C’est bien dit le Sage.
. Oui poursuivit le Prince, mais je commence Ă  ĂȘtre las de me battre contre tout, contre tous, contre moi-mĂȘme. Cela ne finira t’il jamais ? Quand trouverai-je le repos ? J’ai envie de cesser le combat, de renoncer, de tout abandonner, de lĂącher prise.
. C’est justement ton prochain apprentissage dit le vieux Sage. Mais avant d’aller plus loin, retourne toi et contemple le chemin parcouru. Et il disparut.
Regardant en arriùre, le Prince vit dans le lointain la troisiùme porte et s’aperçut qu’elle portait sur sa face arriùre une inscription qui disait :

 » Accepte toi toi-mĂȘme « 

Le Prince s’étonna de ne point avoir vu cette inscription lorsqu’il avait franchi la porte la premiĂšre fois dans l’autre sens.
. Quand on combat, on devient aveugle se dit-il.
Il vit aussi, gisant sur le sol, Ă©parpillĂ© autour de lui, tout ce qu’il avait rejetĂ© et combattu en lui : ses dĂ©fauts, ses ombres, ses limites, tous ses vieux dĂ©mons.
Il apprit alors Ă  les reconnaĂźtre, Ă  les accepter, Ă  les aimer. Il apprit Ă  s’aimer lui-mĂȘme sans plus se comparer, se juger se blĂąmer.
Il rencontra le vieux Sage qui lui demanda :
. Qu’as tu appris sur le chemin ?
. J’ai appris rĂ©pondit le Prince, que dĂ©tester ou refuser une partie de moi, c’est me condamner Ă  ne jamais ĂȘtre en accord avec moi-mĂȘme. J’ai appris Ă  m’accepter moi-mĂȘme, totalement, inconditionnellement.
. C’est bien dit le vieil homme, c’est la premiùre sagesse. Maintenant tu peux repasser la troisiùme porte.
A peine arrivĂ© de l’autre cĂŽtĂ©, le Prince aperçut au loin la face arriĂšre de la seconde porte et y lut :

 » Accepte les Autres « 

Tout autour de lui il reconnut les personnes qu’il avait cĂŽtoyĂ©es dans sa vie. Celles qu’il avait aimĂ©es et celles qu’il avait dĂ©testĂ©es. Celles qu’il avait soutenues et celles qu’il avait combattues. Mais Ă  sa grande surprise, il Ă©tait maintenant incapable de voir leurs imperfections, leurs dĂ©fauts, ce qui autrefois l’avait tellement gĂȘnĂ© et contre quoi il s’était battu.
Il rencontra Ă  nouveau le vieux Sage.
. Qu’as tu appris sur le chemin ? demanda ce dernier.
. J’ai appris, rĂ©pondit le Prince, qu’en Ă©tant en accord avec moi-mĂȘme, je n’avais plus rien Ă  reprocher aux autres, plus rien Ă  craindre d’eux. J’ai appris Ă  accepter et Ă  aimer les autres totalement, inconditionnellement.
. C’est bien dit le vieux Sage. C’est la seconde sagesse. Tu peux franchir Ă  nouveau la deuxiĂšme porte. ArrivĂ© de l’autre cĂŽtĂ©, le Prince aperçut la face arriĂšre de la premiĂšre porte et y lut :

 » Accepte le Monde « 

Curieux, se dit-il que je n’aie pas vu cette inscription la premiĂšre fois. Il regarda autour de lui et reconnu ce monde qu’il avait cherchĂ© Ă  conquĂ©rir, Ă  transformer, Ă  changer. Il fut frappĂ© par l’éclat et la beautĂ© de toute chose. Par leur imperfection. C’était pourtant le mĂȘme monde qu’autrefois. Etait-ce le monde qui avait changĂ© ou son regard ?
Il croisa le vieux Sage qui lui demanda :
. Qu’as tu appris sur le chemin ?
. J’ai appris, dit le Prince que le monde est le miroir de mon Ăąme. Que mon Ăąme ne voit pas le monde, elle se voit dans le monde. Quand elle est enjouĂ©e, le monde lui semble gai. Quand elle est accablĂ©e le monde lui semble triste. Le Monde, lui, n’est ni triste ni gai. Il est lĂ , il existe, c’est tout. Ce n’était pas le monde qui me troublait, mais l’idĂ©e que je m’en faisais. J’ai appris Ă  l’accepter sans le juger, totalement, inconditionnellement.
. C’est la troisiĂšme sagesse dit le vieil Homme. Te voilĂ  Ă  prĂ©sent en accord avec toi-mĂȘme, avec les autres et avec le Monde.
Un profond sentiment de Paix, de SĂ©rĂ©nitĂ©, de PlĂ©nitude envahit le Prince. Le silence l’habita.
. Tu es prĂȘt maintenant, Ă  franchir le dernier seuil dit le vieux Sage, celui du passage du Silence de la PlĂ©nitude, Ă  la PlĂ©nitude du Silence.
Et le vieil Homme disparut.

🙏


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